dimanche 13 septembre 2009

Festival RADAR @ Grand Mix, Tourcoing.

Un festival placé sous le signe de l’éclectisme.

The Acorn. Folk.
Elysean Fields. Enigmatique.
Jeremy Jay. Rock.
Bell Orchestre. Post-instrumental.
múm. Post-electronica.

Mais chacun des termes est bien entendu réducteur, et chacun des groupes pourrait se voir affublé de bien plus de genres et d’adjectifs. Car, bien que tous deux à la base écrits sur le papier et destinés à envahir les airs, les mots sont faibles face à la musique. A essence identique, existence différence. On peut, par exemple, essayer de vous remonter le moral a coup de « ne t’en fais pas, ça ira » ou encore du très maladroit « une de perdue, dix de retrouvées » (mais là, j’exigence la mort par pendaison de l’auteur de ces mots), alors qu’il suffit d’écouter The Beach Boys pour retrouver sa bonne humeur et le sourire.

Ainsi, mes mots seront bien peu pour décrire leur musique. Mais tâchons de faire du mieux que possible.

Rythmée, entrainante, presque tribale, telle fut la musique de The Acorn. Avec l’aide de deux batteries (l’ultra plus du groupe), une bonne voix, l’usage, parfois, du ukulélé, le groupe a su me plaire et s’avéra être une bonne première partie.

Ethérés, bluesy, minimalistes, ainsi furent Elysian Fields, toutefois peu convaincants à mon goût. Le groupe s’est trouvé être trop dépourvu d’épaisseur à mon goût, et au lieu d’ambiant, il s’est avéré soporifique. Le Myspace est plus plaisant, grâce à la présence de divers instruments, mais l’unique piano qui accompagnait la voix de la chanteuse s’est trouvé être fort ennuyeux.

Jeremy Jay est arrivé, pour apporter énergie, riffs et réveiller les esprits ramollis, avec un rock parfois Franz Ferdinand-ien, mais n’a pas su convaincre lui non plus, à cause d’une voix fausse et de nombreux pains. Bref, un rendu désagréable à l’oreille, qui a fait fuir quelques spectateurs vers le bar et la seconde salle, qui se préparait à accueillir le groupe suivant.

Groupe suivant, Bell Orchestre, qui fut une très belle découverte avec sa musique instrumentale, ambiante et progressive, rappelant par moment leurs concitoyens Godspeed You ! Black Emperor de par sa structure et certains sons. Mais loin d’en être une copie, le groupe de Montréal a son propre style et s’est dévoilé à maint reprises très varié, via les cuivres (cor et trompette) principalements. Très appréciable, l’utilisation jusqu’au-bout-iste des instruments : percussions sur le bois de la contrebasse ; cordes pincées, frottées, tapées ; cymbales agrémentées de chaînes, colliers de coquillages, draps ; etc. Nouvelle démonstration de la supériorité de la musique : allez donc coller autre chose au bout d’un mot, je doute de l’efficacité de votre néologisme.

Bell Orchestre.

Bell Orchestre.


Enfin, dernier à grimper en scène, et groupe qui expliquait ma présence à ce festival : múm (attention, n’allez pas écrire le nom du groupe avec une majuscule, ou alors l’image des deux éléphants qui se tiennent la trompe disparaitrait – personnellement, je cherche encore les deux pachydermes). Glitch, electronica, expérimental, ne seraient pas assez de mots pour décrire leur musique. Variant entre ambiant onirique (Green Grass Of Tunnel) et univers enfantin (They Made Frogs Smoke ‘Till They Exploded), vos oreilles ne seront jamais au bout de leurs surprises. Múm (argl !), ce fut, pour moi, un coup de cœur instantané, que je me devais de voir en live. Surtout quand ils passent à 15 minutes de chez soi.
Ajoutez à tout cela un vrai look d’artiste islandais (leggins fluo, veste dépareillée, pull tricoté à l’apparence démodée), quelques mots en français, une charmante chanteuse enjouée, souriante, et pleine d’énergie, une créativité communicatrice, agrémenté d’autographes et discussions en fin de concert, et vous obtenez un tout inoubliable.

múm.

múm.

múm.


Je conclurai comme j’ai démarré : mes mots ont été bien peu pour décrire leur musique, et j’aurai pu tout simplement vous donner cette unique recommandation : Pillez Myspace et Youtube, Deezer et Last Fm, et faites vous votre avis, en espérant qu'il soit similaire au mien.

dimanche 6 septembre 2009

Tout Commence Ici


La Braderie de Lille. La grande, la majestueuse. Huitième merveille de la folie humaine.

Déambulations et pensées aléatoires. Rencontres au coin d’une rue et soirées joliment imprévisibles. C’est tout ça la Braderie. Vente au rabais de tous les excès. Libération des pulsions les plus primaires, sans aucune garantie sur la marchandise.

Un jour. Un soir. Une nuit où notre vie lilloise a pris un nouveau départ. Un nouveau virage vers les fonds vaporeux mais formidablement excitants de l’âme humaine.

Peu avisé celui qui conçoit la Braderie comme un simple épisode cathartique. De près ou de loin, la Braderie n’est rien moins qu’une expérience, une mise à l’épreuve périodique du vivre ensemble. Un examen de passage (obligé, peut-être) sur le long chemin de la quête de soi, à plus forte raison de nous. Une mise en pratique du « Toi + moi + nous + tous ceux qui sont seuls »

La Braderie, c’est la plus grande manifestation syndicale de l’année. C’est le rêve de toutes les entreprises de lutte pour la libération des forces populaires. Chacun est à la recherche du moment-clé qui fera date. Du Grand Soir. Cours-y vite, cours-y vite, dit le poète, ton souvenir s’échappe.


C’est pourquoi on aimerait que ça recommence. On souhaiterait faire machine arrière, revivre le temps qu’il reste. Et on se cramponne encore désespérément à ces ultimes moments d’un soir. On croit pouvoir les maîtriser alors que ce sont eux qui nous possèdent, nous obsèdent avant de sombrer dans le flou et la multitude. Nos vies reposent sur ce grand bordel psychologique. Nos vies sont un roman en soi.

Enfin, la Braderie de Lille a ceci de spécial, c’est qu’elle sonne l’heure d’un renouveau. Comme les vendanges sont le fruit de l’été passé, c’est aussi sur elles que repose le millésime de l’année à venir.

Ne pas faire la Braderie – « faire » est déjà lourd de sens – c’est comme manquer un rendez-vous avec un inconnu ou une diseuse de bonne aventure.

Croire ou ne pas croire à la magie de cet événement, telle est la question ? Somme toute, nous avons jusqu’à l’année prochaine pour y réfléchir.

Bonne rentrée à Tous.



mercredi 2 septembre 2009

[ZIK/TV] Something Special For The Ladies ...

Destiné aux coups de coeurs et coup de gueule de ce qui est passé, passe, et passera à notre portée, ce blog ne pouvait pas échapper à un article sur ...

Flight Of The Conchords !



Musicalement génial, textuellement hilarant, ce duo folk néo-zélandais (ou "guitar-based digi-bongo acapella-rap-funk-comedy folk duo", comme ils se caractérisent eux-même ...) , composé de Bret McKenzie et Jemaine Clement, est une vraie petite pépite, distillant un humour bien particulier au travers de la musique, pour laquelle j'ai eu un coup de coeur immédiat il y a moins d'un an.


Flight Of The Conchords touchent à tout.



- Musicalement, d'abord et avant tout, avec un registre allant du folk au rap, en passant par le rock, voire hard rock, le hip hop, le rap, l'electro, le dancefloor, etc. Les musiques sont parfois des hommages à d'autres artistes, dont ils s'inspirent du style pour leur chanson (Bowie's In Space, pas besoin de précision ici je pense ^^ ; You Don't Have To Be A Prostitute, dont la musique rock/reggae et le thème rappellent The Police, particulièrement Roxanne ; I'm Not Crying, dont l'ambiance musicale et le thème du déni rappellent I'm Not In Love de 10cc ; Ou bien Fashion Is Danger, dont la musique et le clip parodient Fade To Grey de Visage). Mais, la plupart du temps, ils adoptent tout simplement un style qu'ils parodient ou dont ils jouent avec les thèmes (I Met A Girl, aux sons et aux voix forts R'n'B ; Hiphopopotamus Vs Rhymenoceros, rassemblant plusieurs clichés hip hop - paroles sexistes, freestyle, ... - ; Mutha Uckers, qui joue sur l'emploi répété de gros mots et la censure, ici auto-effectuée^^ ; Avec Albi (The Racist Dragon), ils touchent même aux contes pour enfants !)



- Radiophoniquement, ensuite, avec une radio-série diffusée sur la BBC Radio 2, centrée sur une version fictive du duo, qui tente de percer dans le milieu musical new-yorkais.



- Télévisuellement, avec une série télé, Flight Of The Conchords, inspirée de la radio-série. Vous aurez pu le remarquer, certaines des vidéos que je vous ai proposé ci-dessus sont tirées de la série. En effet, les chansons sont directement intégrées dans les épisodes. Pour la Saison 1, les épisodes étaient créés en fonction des chansons (déjà composées par le groupe), tandis que les chansons de la Saison 2 ont été composées en fonction des épisodes. Bien entendu, les épisodes ne sont pas uniquement fait de chansons (un épisode de 20 minutes se verra accompagné de 2 chansons, en moyenne), et, pour notre plus grand bonheur, est un support beaucoup plus vaste qu'une simple musique pour accueillir l'humour de Jemaine et Bret. A savourer, bien entendu, en VO, pour apprécier au mieux l'accent néo-zélandais.



- Scéniquement, enfin, avec des shows, mélanges entre concerts et "two-men-show", à travers tous les Etats-Unis (ils ne s'exportent malheureusement pas encore !).



Flight Of The Conchords c'est vraiment, une bonne dose de bonne humeur, de rires répétés malgré les écoutes et visionnages incessants, de la bonne musique variée qui chatoie les oreilles, et aussi un petit tremplin qui m'aura permis de découvrir l'excellent Rhys Darby, qui interprète le manager du groupe dans la série.


Moi, je ne peux plus m'en passer !