The Acorn. Folk.
Elysean Fields. Enigmatique.
Jeremy Jay. Rock.
Bell Orchestre. Post-instrumental.
múm. Post-electronica.
Mais chacun des termes est bien entendu réducteur, et chacun des groupes pourrait se voir affublé de bien plus de genres et d’adjectifs. Car, bien que tous deux à la base écrits sur le papier et destinés à envahir les airs, les mots sont faibles face à la musique. A essence identique, existence différence. On peut, par exemple, essayer de vous remonter le moral a coup de « ne t’en fais pas, ça ira » ou encore du très maladroit « une de perdue, dix de retrouvées » (mais là, j’exigence la mort par pendaison de l’auteur de ces mots), alors qu’il suffit d’écouter The Beach Boys pour retrouver sa bonne humeur et le sourire.
Ainsi, mes mots seront bien peu pour décrire leur musique. Mais tâchons de faire du mieux que possible.
Rythmée, entrainante, presque tribale, telle fut la musique de The Acorn. Avec l’aide de deux batteries (l’ultra plus du groupe), une bonne voix, l’usage, parfois, du ukulélé, le groupe a su me plaire et s’avéra être une bonne première partie.
Ethérés, bluesy, minimalistes, ainsi furent Elysian Fields, toutefois peu convaincants à mon goût. Le groupe s’est trouvé être trop dépourvu d’épaisseur à mon goût, et au lieu d’ambiant, il s’est avéré soporifique. Le Myspace est plus plaisant, grâce à la présence de divers instruments, mais l’unique piano qui accompagnait la voix de la chanteuse s’est trouvé être fort ennuyeux.
Jeremy Jay est arrivé, pour apporter énergie, riffs et réveiller les esprits ramollis, avec un rock parfois Franz Ferdinand-ien, mais n’a pas su convaincre lui non plus, à cause d’une voix fausse et de nombreux pains. Bref, un rendu désagréable à l’oreille, qui a fait fuir quelques spectateurs vers le bar et la seconde salle, qui se préparait à accueillir le groupe suivant.
Groupe suivant, Bell Orchestre, qui fut une très belle découverte avec sa musique instrumentale, ambiante et progressive, rappelant par moment leurs concitoyens Godspeed You ! Black Emperor de par sa structure et certains sons. Mais loin d’en être une copie, le groupe de Montréal a son propre style et s’est dévoilé à maint reprises très varié, via les cuivres (cor et trompette) principalements. Très appréciable, l’utilisation jusqu’au-bout-iste des instruments : percussions sur le bois de la contrebasse ; cordes pincées, frottées, tapées ; cymbales agrémentées de chaînes, colliers de coquillages, draps ; etc. Nouvelle démonstration de la supériorité de la musique : allez donc coller autre chose au bout d’un mot, je doute de l’efficacité de votre néologisme.
Enfin, dernier à grimper en scène, et groupe qui expliquait ma présence à ce festival : múm (attention, n’allez pas écrire le nom du groupe avec une majuscule, ou alors l’image des deux éléphants qui se tiennent la trompe disparaitrait – personnellement, je cherche encore les deux pachydermes). Glitch, electronica, expérimental, ne seraient pas assez de mots pour décrire leur musique. Variant entre ambiant onirique (Green Grass Of Tunnel) et univers enfantin (They Made Frogs Smoke ‘Till They Exploded), vos oreilles ne seront jamais au bout de leurs surprises. Múm (argl !), ce fut, pour moi, un coup de cœur instantané, que je me devais de voir en live. Surtout quand ils passent à 15 minutes de chez soi.
Ajoutez à tout cela un vrai look d’artiste islandais (leggins fluo, veste dépareillée, pull tricoté à l’apparence démodée), quelques mots en français, une charmante chanteuse enjouée, souriante, et pleine d’énergie, une créativité communicatrice, agrémenté d’autographes et discussions en fin de concert, et vous obtenez un tout inoubliable.
Je conclurai comme j’ai démarré : mes mots ont été bien peu pour décrire leur musique, et j’aurai pu tout simplement vous donner cette unique recommandation : Pillez Myspace et Youtube, Deezer et Last Fm, et faites vous votre avis, en espérant qu'il soit similaire au mien.