
La Braderie de Lille. La grande, la majestueuse. Huitième merveille de la folie humaine.
Déambulations et pensées aléatoires. Rencontres au coin d’une rue et soirées joliment imprévisibles. C’est tout ça la Braderie. Vente au rabais de tous les excès. Libération des pulsions les plus primaires, sans aucune garantie sur la marchandise.
Un jour. Un soir. Une nuit où notre vie lilloise a pris un nouveau départ. Un nouveau virage vers les fonds vaporeux mais formidablement excitants de l’âme humaine.
Peu avisé celui qui conçoit la Braderie comme un simple épisode cathartique. De près ou de loin, la Braderie n’est rien moins qu’une expérience, une mise à l’épreuve périodique du vivre ensemble. Un examen de passage (obligé, peut-être) sur le long chemin de la quête de soi, à plus forte raison de nous. Une mise en pratique du « Toi + moi + nous + tous ceux qui sont seuls »…
La Braderie, c’est la plus grande manifestation syndicale de l’année. C’est le rêve de toutes les entreprises de lutte pour la libération des forces populaires. Chacun est à la recherche du moment-clé qui fera date. Du Grand Soir. Cours-y vite, cours-y vite, dit le poète, ton souvenir s’échappe.
C’est pourquoi on aimerait que ça recommence. On souhaiterait faire machine arrière, revivre le temps qu’il reste. Et on se cramponne encore désespérément à ces ultimes moments d’un soir. On croit pouvoir les maîtriser alors que ce sont eux qui nous possèdent, nous obsèdent avant de sombrer dans le flou et la multitude. Nos vies reposent sur ce grand bordel psychologique. Nos vies sont un roman en soi.
Enfin, la Braderie de Lille a ceci de spécial, c’est qu’elle sonne l’heure d’un renouveau. Comme les vendanges sont le fruit de l’été passé, c’est aussi sur elles que repose le millésime de l’année à venir.
Ne pas faire la Braderie – « faire » est déjà lourd de sens – c’est comme manquer un rendez-vous avec un inconnu ou une diseuse de bonne aventure.
Croire ou ne pas croire à la magie de cet événement, telle est la question ? Somme toute, nous avons jusqu’à l’année prochaine pour y réfléchir.
Bonne rentrée à Tous.
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