Inspiré d’une énergie créatrice folle, Amiina s’épanche dans des EPs (Animamina ; Re Minore), des albums (Kurr ; un second album est sur la voie), des reprises ("Dr. Finkelstein" sur Nightmare Revisited, album de reprises des morceaux de la BO du Nightmare Before Christmas de Burton) et des concerts aussi variés entre eux que différents de leur album. D’un concert électronique-expérimentale lourd et pesant, en collaboration avec Kippi Kanínus lors d’un grand festival islandais, à un filet musical onirique et éthéré de 30 minutes ininterrompues dans un musée de sculpture de Reykjavik, en passant par des concerts somme toute plus classiques, mais néanmoins tout aussi charmants, les filles d’Amiina n’ont de cesse de dévoiler leur talent.
Pour les Héros de Bacchus, elles ont accepté de répondre à quelques questions …
Héros de Bacchus : Commençons par le commencement … l’Islande est un pays si petit que pratiquement tout le monde connait tout le monde, mais racontez nous un peu comment vous vous êtes toutes les quatre rencontrées.
Amiina : On s’est rencontré au Reykjavik College of Music, où on étudiait toutes les instruments à cordes. On jouait beaucoup de musique de chambre classique ensemble, avant même qu’on se mette à composer notre propre musique.
HdB : L’histoire que l’on peut lire sur votre site dans la section « bio » est elle vraie ?! Cela semble si irréel, et à la fois tellement ironique que votre folle faim de musique ait failli vous empêcher d’en enregistrer !
Amiina : Oui c’est vrai ! Notre voiture était complètement surchargée de nourriture et d’instruments, et la colline que nous devions grimper pour accéder au studio où nous allions travailler était vraiment raide. On a juste eu de la chance qu’un fermier était dans son champ pas loin, et ait vu qu’on avait un problème …
HdB : Je me rappelle de votre concert au Airwaves Festival de 2008, avec Kippi Kanínus, où la musique était très électronique expérimentale, avec des sons vraiment lourds et une atmosphère très grave ; ensuite, je vous ai vu une seconde fois au musée de sculptures d’Asmundur Sveinsson, pour le Winter Lights Festival, et cette fois, votre musique était très très légère et éthérée … et les deux concerts étaient eux-mêmes différents de votre premier album. Alors, ma question est : y a-t-il des quelconques limites à votre musique ?!
Amiina : Pourvu que non ! On aime explorer de nouveaux horizons. L’album sur lequel on travaille est assez différent de ce que nous avons pu faire par le passé.
HdB : A quoi ressemblera votre prochain album ? Sera-t-il semblable à votre premier album ou est-ce qu’il sera totalement différent ?
Amiina : Hé bien, comme je l’ai dis dans la réponse précédente, il sera très différent de Kurr (ndla : leur premier album). Vignir (alias Kippi Kanínus) et Maggi, le batteur, nous ont rejoint sur cet album, ce qui lui donne une approche différente. On a vraiment passé de super moments ensemble en studio, et on apprécie vraiment de jouer les morceaux en live. On espère pouvoir faire de nombreux concerts l’année prochaine.
HdB : Quel est le secret de votre inspiration, et comment définiriez vous votre musique ?
Amiina : Il n’y a pas vraiment de secret, il suffit simplement d’aimer composer avec d’autres personnes (et aussi peut-être d’oublier toute définition).
HdB : J’ai l’impression que l’Islande influence, en quelque sorte, les artistes islandais, que n’importe quel artiste islandais a ce genre d’ « atmosphère » dans sa musique, qui est propre au pays. Êtes-vous d’accord ? Et comment définiriez-vous cette influence du pays, du paysage, sur votre musique ? J’ai passé un an en Islande, et j’ai vraiment ressenti que l’Islande avait une atmosphère si particulière, qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde ! (« icelandic » est d’ailleurs un tag en soi sur des sites comme Last FM, au même titre que « rock » ou « classique » ou tout autre genre musical)
Amiina : L’environnement a bien souvent quelque chose à dire, mais c’est dur de déterminer exactement ce qui nous influence dans tout ça, surtout quand on fait partie de ce décor. C’est sûrement un peu de ci et un peu de ça …
HdB : Y a-t-il des groupes qui vous ont influencé, vous et votre musique ?
Amiina : La plupart des groupes avec qui on a collaboré je dirais.
HdB : Comment votre collaboration avec Sigur Ros s’est-elle passée ?
Amiina : Le groupe nous a appelé avant la tournée pour la sortie de leur album Ágætis Byrjun en 1999, et ils nous ont demandé de jouer avec eux. Au début, on n'avait qu’un arrangement de cordes pour octet pour les chansons qui figurent sur l’album, qu’on a adapté pour un quartet. Mais on a très vite contribué à la composition, et les cordes sur leur album ( ) (ndla : sorti en 2002) ont été composées par Amiina, ainsi que certaines parties sur leur album Takk (ndla : sorti en 2005) et Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust (ndla : 2008)
HdB : quels groupes recommanderiez-vous à nos lecteurs ? (Islandais, ou de toute autre nationalité !)
Amiina : jetez un coup d’œil à Sin Fang Bous, c’est sympa :)
HdB : Maintenant, une dernière question … Si je vous dis « France », qu’est-ce qui vous vient en premier à l’esprit ? Un quelconque « souvenir Français » et/ou une anecdote à nous raconter ? :)
Amiina : Le fromage et la lavande ! Oh, et manger des cerises recouvertes de chocolat noir fondu, dans un parc de Paris, Hmmm…
HdB : Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, et on a hâte d’écouter le prochain album !
(Pour les anglophiles, l'interview est disponible dans sa version originale ici !)
Avant de conclure cet article, je vous propose de visionner un petit documentaire très plaisant sur le groupe, l’album, et sa tournée américaine :
Puis, pour le plaisir, ce “Show A Emporter” dont nous gratifie La Blogothèque. Une vidéo comme on les aime !
Il ne me reste plus qu’à vous rediriger vers leur site et leur Myspace, et à vous dire : "bless bless!", l'au revoir islandais.