Et c’est une fête qui dura près de 6h.
Rassemblant des artistes aux textes humoristiques, Didier Super en maître et créateur de soirée (la salle lui a laissé carte blanche), le festival se voulait aussi solidaire, en demandant aux spectateurs de ramener avec eux des dons alimentaires afin de bénéficier du bas tarif de ce spectacle : 10€, tarif « y’a pas que des riches ! » (C’était ça ou payer sa place 600€ pour le tarif « rien à foutre des pauvres ! »).
Quand on laisse carte blanche à Didier Super, il faut s’attendre à tout. Bah oui, c’est quand même lui qui chante « les enfants [...] faut les brûler », « Clochard, va te laver au lieu de boire », ou autre « tu préfères bosser à la chaîne alors que tu t’ferais dix fois plus si tu vendais du shit ... hé bah t’es con » ; qui va pisser sur les murs d’Universal, son label ; ou chanter « Joyeux Anniversaire » sur le mémorial de Lady Diana le jour anniversaire du fameux accident. Bref, un artiste provoc’, à prendre au 1000ème degré, qu’on adore ou qu’on déteste.
Mais grâce à lui, on peut dire qu’on en a eu pour notre argent. En effet, de 1), 10€ pour 6h de spectacle, ça se prend (quand on voit que 2h de Sardou ça vous coûte près de 50€ ...). De 2), on en a eu plein les yeux et plein les oreilles :

Le programme a tout d’abord commencé avec un spectacle de BMX des « Têtes de Vainqueur », composées de Didier Super lui-même et de son ami Fabrice. Précisons tout de même qu’Olivier Didier Haudegond (alias Didier Super) est un ancien professionnel de BMX et que son ami Fabrice est cascadeur BMX. Bref, pas un show de débutant, quoi. Et le tout, bien entendu, saupoudré de grosse déconnade, de blagues, de petites remarques pleines de sel sur notre société (par exemple, Didier qui souligne ironiquement notre désir de voir en direct rater une des cascades et de voir du sang) et accompagné d’un Final Countdown d’Europe en boucle, joué via une minable chaîne hifi. Et en plus, c’était gratuit. (le contrôle des tickets ne s’effectuant qu’après, n’importe qui aurait pu y assister)

Fabrice décapsule, à l'aide de son BMX, une canette que Didier tient dans sa main, allongé par terre.
Directement après ça, les nostalgiques des 90’s foncent réaliser un rêve de gosse : voir Corbier en live, l’ancien acolyte de Dorothée. Mais attention, pas question de rejouer des morceaux de l’époque : « je suis pas là pour alimenter votre syndrome de Peter Pan, vous êtes grands maintenant ! », précise-t-il à un spectateur qui lui demandait pourquoi il n’avait pas joué de chansons du Club Dorothée (en même temps quand on réécoute des morceaux comme « Sans Ma Barbe », on comprend pourquoi Corbier tient à oublier cette époque). Mais ce n’est pas pour autant qu’on a été déçu. Corbier a eu un énorme succès (son nom fut scandé à plusieurs reprises, et même lorsque d’autres artistes étaient sur scène) et nous a gratifié de chansons aux textes délicieusement drôle, alternance de chansons longues et de chansons courtes (appelées "chansons flashs"), et presque plus percutantes et hilarantes que celles au format long (comme par exemple : « Lâché par son père, trahi par ses frères ... le Christ sur la croix n’a pourtant pas baissé les bras »). Et en plus le public avait sa part de participation dans les chansons, répétant les refrains, chantant les chœurs, etc. Bref, une demi-heure de bonheur. L’homme quitte la scène, et part rejoindre sa femme derrière son stand de CD.
(désolé pour la qualité des photos, elles sont prises avec mon portable, dans une salle obscure et de loin !)
Débarque Didier Super en solo, accompagné uniquement de sa guitare ou sa fameuse boite à rythme, la recette avec laquelle il a démarré et avec laquelle il s’est forgé un petit public. Nouvel instant de bonheur, Didier nous régale de textes drôles et corrosifs, de provocation facile et de je-m’en-foutisme (il s’allume une clope en plein milieu de son concert, s’assoit, et déclare prendre sa pause). Personne n’est épargné par Didier Super : la gauche, la droite, les juifs, les musulmans, les homosexuel(le)s, la religion, les femmes, les enfants, le show business, les pauvres, la mort (bah oui, la mort, c’est pas génial, il fallait bien un chanteur engagé pour écrire une chanson contre. « La Mort, finir dans une tombe, y’a pas moyen, plutôt crever ! »), les noirs, les cons, son propre public ... Bref. Ca vise tout le monde,, ça fait pas dans la dentelle, et c’est ça qu’on aime. Après avoir joué de nombreux titres inédits, il termine son set par son tube le plus connu « Y’en a des Biens » , en playback affirmé et quitte la scène avant la fin de la chanson, laissant la bande son tourner.


Après cette bonne tranche de rigolade, c’est Paulo Anarkoa qui se produit dans un coin de couloir, en dehors de la salle, reprenant du Iron Maiden ou autres Black Sabbath à l’orgue de barbarie. Le monsieur a tout de même été l’objet d’un long métrage réalisé par son fils, récompensé au festival du film grolandais de Quend-Plage. Tout en écoutant d’une oreille distraite, j’en profite pour me tirer le portrait avec Corbier et lui demander un autographe.


Puis c’est la décevante Pamela Burnes qui se produit sur la scène, très rock’n’roll. Trop rock’n’roll. A force d’appuyer le côté « sexe débauche et alcool », ça lasse. Pamela Burnes était surjouée. Positions lascives, remarques se voulant obscènes (« ça y est, vous bandez, ou c’est encore tout mou ? Parce que moi j’suis chaaaaaude » ...), galoches avec son guitariste Zifridi ... Le tout était très médiocre, malgré une musique ma foi pas dégueulasse.

Entraient ensuite en piste Karlit & Kabok, duo lyonnais de hip hop comique accompagné d’un DJ, pouvant rappeler parfois du TTC ou du Stupeflip, mais en plus burné et hardcore. Première expérience hip hop en live pour moi, et première expérience de DJing en live. Ma foi, ça promet du bon pour Beat Torrent le 23 et I <3 Techno.


Restons dans le milieu, et c’est MC Circulaire qui débarque de sa Vendée pour venir nous jouer son « Ploucsta Rap » sur la scène lilloise. « Ploucsta Rap », ou rap de plouc, vantant la Fuego ou la 103 SP, l’ambiance des gradins de football et les bastons entre supporters, ou virant dans le glauque et le cradingue avec des titres comme « Sodomie » et son magnifique refrain : « la vaseline c’est pour les pédés, moi j’y vais à sec avec du gravier ». Une recette amusante, mais lassante, surtout que je ne suis pas fan de rap et de tous les « wesh ma gueule », « pull up » ou « 85 riprizente ». Mais bon, ça fait bien bouger la tête quand même, et ça fait parfois rigoler, souvent sourire.

Et pour clore la soirée, Didier Super revient, sur fond de « Allumer le Feu » de Johnny Hallyday (pour ceux qui connaissent bien Didier, vous noterez la blague), accompagné de son groupe, Zeu Discomobile, jouer quelques morceaux de leur nouvel album (sorti le 5 Octobre), constitué de reprises de diverses chansons en version punk-rock, comme « J’ai Encore Rêvé d’Elle » de Il Etait Une Fois, ou la reprise d’Hallelujah par Jeff Buckley. D’où le nom de l’album, le bien nommé « La Merde des Autres ».

Mais Didier n’était bien sûr pas là que pour la promo, et ce n’est que 3 nouveaux titres que nous avons eu, agrémentés le long d’une setlist composée de tous ses tubes et de nombreux morceaux de son précédent album « Ben Quoi ? » (la quasi totalité, exceptés quelques pistes et les interludes), ainsi que quelques variantes (comme « Petit Mongol en Short, Gosse de Vieux », variante du « Petit Caniche, Peluche Pour Vieux » de son premier album, et de « Petit Anarchiste, Casse Couille Pour Vieux » de son précédent album), et parsemée de divers jeux de scènes (Didier qui, durant une chanson, va se placer derrière la fosse, avec les techniciens du son ; Didier qui disparait, laissant ses musiciens chanter « Petit Papa Chinois » ; fausse embrouille entre membres du groupe : tandis que Didier s’apprête à chanter « Comme Un Enfant Au Brésil » - dont le refrain est, rappelons le, « les enfants ça serre à rien. Faut les brûler comme au Brésil ! » - Son batteur, puis son bassiste, quittent la scène, faussement outrés par ses paroles, laissant Didier finir sa chanson tout seul).

Bref, pour conclure, « Didier Super Fête la Crise », ce fut de la franche rigolade durant presque 6h, un véritable spectacle comique en plus d’un concert musical. Que demander de plus ?
Rassemblant des artistes aux textes humoristiques, Didier Super en maître et créateur de soirée (la salle lui a laissé carte blanche), le festival se voulait aussi solidaire, en demandant aux spectateurs de ramener avec eux des dons alimentaires afin de bénéficier du bas tarif de ce spectacle : 10€, tarif « y’a pas que des riches ! » (C’était ça ou payer sa place 600€ pour le tarif « rien à foutre des pauvres ! »).
Quand on laisse carte blanche à Didier Super, il faut s’attendre à tout. Bah oui, c’est quand même lui qui chante « les enfants [...] faut les brûler », « Clochard, va te laver au lieu de boire », ou autre « tu préfères bosser à la chaîne alors que tu t’ferais dix fois plus si tu vendais du shit ... hé bah t’es con » ; qui va pisser sur les murs d’Universal, son label ; ou chanter « Joyeux Anniversaire » sur le mémorial de Lady Diana le jour anniversaire du fameux accident. Bref, un artiste provoc’, à prendre au 1000ème degré, qu’on adore ou qu’on déteste.
Mais grâce à lui, on peut dire qu’on en a eu pour notre argent. En effet, de 1), 10€ pour 6h de spectacle, ça se prend (quand on voit que 2h de Sardou ça vous coûte près de 50€ ...). De 2), on en a eu plein les yeux et plein les oreilles :
Le programme a tout d’abord commencé avec un spectacle de BMX des « Têtes de Vainqueur », composées de Didier Super lui-même et de son ami Fabrice. Précisons tout de même qu’Olivier Didier Haudegond (alias Didier Super) est un ancien professionnel de BMX et que son ami Fabrice est cascadeur BMX. Bref, pas un show de débutant, quoi. Et le tout, bien entendu, saupoudré de grosse déconnade, de blagues, de petites remarques pleines de sel sur notre société (par exemple, Didier qui souligne ironiquement notre désir de voir en direct rater une des cascades et de voir du sang) et accompagné d’un Final Countdown d’Europe en boucle, joué via une minable chaîne hifi. Et en plus, c’était gratuit. (le contrôle des tickets ne s’effectuant qu’après, n’importe qui aurait pu y assister)
Fabrice décapsule, à l'aide de son BMX, une canette que Didier tient dans sa main, allongé par terre.
Après cette bonne tranche de rigolade, c’est Paulo Anarkoa qui se produit dans un coin de couloir, en dehors de la salle, reprenant du Iron Maiden ou autres Black Sabbath à l’orgue de barbarie. Le monsieur a tout de même été l’objet d’un long métrage réalisé par son fils, récompensé au festival du film grolandais de Quend-Plage. Tout en écoutant d’une oreille distraite, j’en profite pour me tirer le portrait avec Corbier et lui demander un autographe.
Puis c’est la décevante Pamela Burnes qui se produit sur la scène, très rock’n’roll. Trop rock’n’roll. A force d’appuyer le côté « sexe débauche et alcool », ça lasse. Pamela Burnes était surjouée. Positions lascives, remarques se voulant obscènes (« ça y est, vous bandez, ou c’est encore tout mou ? Parce que moi j’suis chaaaaaude » ...), galoches avec son guitariste Zifridi ... Le tout était très médiocre, malgré une musique ma foi pas dégueulasse.
Entraient ensuite en piste Karlit & Kabok, duo lyonnais de hip hop comique accompagné d’un DJ, pouvant rappeler parfois du TTC ou du Stupeflip, mais en plus burné et hardcore. Première expérience hip hop en live pour moi, et première expérience de DJing en live. Ma foi, ça promet du bon pour Beat Torrent le 23 et I <3 Techno.
Restons dans le milieu, et c’est MC Circulaire qui débarque de sa Vendée pour venir nous jouer son « Ploucsta Rap » sur la scène lilloise. « Ploucsta Rap », ou rap de plouc, vantant la Fuego ou la 103 SP, l’ambiance des gradins de football et les bastons entre supporters, ou virant dans le glauque et le cradingue avec des titres comme « Sodomie » et son magnifique refrain : « la vaseline c’est pour les pédés, moi j’y vais à sec avec du gravier ». Une recette amusante, mais lassante, surtout que je ne suis pas fan de rap et de tous les « wesh ma gueule », « pull up » ou « 85 riprizente ». Mais bon, ça fait bien bouger la tête quand même, et ça fait parfois rigoler, souvent sourire.
Et pour clore la soirée, Didier Super revient, sur fond de « Allumer le Feu » de Johnny Hallyday (pour ceux qui connaissent bien Didier, vous noterez la blague), accompagné de son groupe, Zeu Discomobile, jouer quelques morceaux de leur nouvel album (sorti le 5 Octobre), constitué de reprises de diverses chansons en version punk-rock, comme « J’ai Encore Rêvé d’Elle » de Il Etait Une Fois, ou la reprise d’Hallelujah par Jeff Buckley. D’où le nom de l’album, le bien nommé « La Merde des Autres ».
Mais Didier n’était bien sûr pas là que pour la promo, et ce n’est que 3 nouveaux titres que nous avons eu, agrémentés le long d’une setlist composée de tous ses tubes et de nombreux morceaux de son précédent album « Ben Quoi ? » (la quasi totalité, exceptés quelques pistes et les interludes), ainsi que quelques variantes (comme « Petit Mongol en Short, Gosse de Vieux », variante du « Petit Caniche, Peluche Pour Vieux » de son premier album, et de « Petit Anarchiste, Casse Couille Pour Vieux » de son précédent album), et parsemée de divers jeux de scènes (Didier qui, durant une chanson, va se placer derrière la fosse, avec les techniciens du son ; Didier qui disparait, laissant ses musiciens chanter « Petit Papa Chinois » ; fausse embrouille entre membres du groupe : tandis que Didier s’apprête à chanter « Comme Un Enfant Au Brésil » - dont le refrain est, rappelons le, « les enfants ça serre à rien. Faut les brûler comme au Brésil ! » - Son batteur, puis son bassiste, quittent la scène, faussement outrés par ses paroles, laissant Didier finir sa chanson tout seul).
Bref, pour conclure, « Didier Super Fête la Crise », ce fut de la franche rigolade durant presque 6h, un véritable spectacle comique en plus d’un concert musical. Que demander de plus ?
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